Colza

Colza c’est le nom du personnage, c’est celle qui rentre pas dans les cases, campagne gersoise, parents engueulades, enfance questions, « il y a une police des choses bien et des choses mal ». Colza gratte l’épais de sa peau, Colza se révèle, « les femmes (…) c’est un appel de louve à chaque minute qui me transperce la chatte comme un épieu », maman déluge, maman liquide. Alors Colza porte son baluchon, iel explore et assume. A revers de la norme hétéro, sexiste et patriarcale, iel dans son plus simple appareil offre son bouquet d’expériences, dans ses fragilités comme dans ses écarts, toujours en recherche, la « gouinerie » au centre, l’amour au coeur.
Colza c’est donc le nom de ce magnifique bouquin, une lame en fond, une langue exigeante, exquise et râpeuse, pleine et déliée, droite dans l’épure, toute en minuscules. Ça sent la tripaille et la cyprine, j’adhère, je relis parce que cette écriture est intelligente et vient chercher en moi une petite musique qui m’émeut, c’est tout en minuscule je l’ai dit déjà, et pourtant ça résonne si grand.
Alice Baylac est auteurE et performeureuse, iel fricote avec la radio et se roule avec classe dans la poésie, ses projets valent vraiment le détour. Aux éditions Blast.