De l’usage du klaxon au Vietnam
Petit manuel de la conduite vietnamienne à travers mon regard d’occidentale…
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Hanoi, mars 2012. Pas l’ombre d’une auto-école. A croire que le permis s’acquiert avec l’expérience de la route. Pour le code, je crois que c’est pareil. Mais peut-être que je me trompe…
Quand on conduit au Vietnam, il faut avant tout s’assurer d’avoir un klaxon en état de marche. On peut à partir de ce moment se considérer prêt à affronter les milliers d’autres véhicules qui eux aussi se sont assurés au préalable que leur avertisseur sonore fonctionnait.
Le klaxon sert à diverses choses, mais il vise toujours à prévenir les autres véhicules de sa présence. Par exemple : « Attention, je suis en train de te doubler ! Surtout ne t’avise pas de faire un écart, ça pourrait t’être fatal ! ». Ca, c’est valable pour les voitures aussi bien que pour les motos, les bus, les cycles, ou même les piétons, les chiens, les bœufs, les mecs qui font des travaux sur le bord de la route, les commerçants ambulants ou toute présence qui pourrait représenter un obstacle ou un frein au véhicule en train de klaxonner. D’ailleurs, une des règles qui semble prédominer sur les routes vietnamiennes, c’est « évite d’user tes freins, use plutôt ton klaxon ! ». Je ne sais pas, peut-être que ça coûte très cher de changer les freins.
Ce qui est drôle au Vietnam, c’est qu’il existe plusieurs mélodies de klaxons. Au milieu des centaines de coups de klaxons qu’on entend à la minute, c’est presque agréable d’entendre un son différent. Je ne sais pas, peut-être que les conducteurs aux klaxons alternatifs sont conscients du bien-être de ceux qui les entourent… ou peut-être est-ce tout simplement une façon vietnamienne de se démarquer. Toujours est-il qu’il n’existe (à ma connaissance) pas plus de trois ou quatre klaxons différents. Mais je n’ai pas entendu la Cucaracha.
Quand un véhicule à moteur voit sur sa trajectoire un bipède, quelle que soit la nature et le poids de la charge qu’il transporte, il utilise son klaxon. Le message est si efficace et le quidam si conditionné qu’il ne perd pas une seconde pour se décaler ou sauter dans le premiers talus ou fossé venu. Le message a le mérite d’être clair, mais le problème c’est que les routes sont rarement vides et les passages piétons extrêmement rares. Traverser la route relève donc d’un véritable sport, et réussir à se retrouver sur le trottoir d’en face représente un réel exploit.
S’aventurer sur une route au Vietnam en tant que piéton a donc la particularité de conjuguer un maximum d’émotions en un minimum de temps. D’abord, la perplexité. Comment je vais réussir à passer de l’autre côté si tous ces véhicules (des motos en majorité) ne ralentissent pas ? Ensuite, le défi. OK, ils y arrivent, tous les vietnamiens, alors moi aussi je devrais en être capable ! Puis, une fois les premiers pas effectués, la peur. Et très très vite, l’effarement. Celui-là même qui en fait oublier la concentration et la raison, deux notions indispensables pour traverser une rue vietnamienne en toute sécurité. Enfin, une fois le trottoir d’en face atteint, le stress fait place à l’exaspération. Nom de ?!?, ils savent vraiment pas conduire, ils ont aucune notion du danger ou quoi ? Et rapidement le soulagement. Ouf, cette fois encore je m’en suis sortie…
Inutile de dire qu’après une journée de marche dans Hanoi, il ne reste plus qu’à se reposer un bon coup et oublier le bruit des klaxons nocturnes qui viennent bercer les rêves des touristes…
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